Pierre Louis Amancic
Éliminons tous malentendus : il est évident que le développement des technologies est un facteur déterminant pour la croissance de nos pays et, chez Eques Finance (comme dans toutes les structures de notre secteur), nous sommes heureux de l’appétence des investisseurs pour toutes ces startups avec leurs managers merveilleux.
Pourtant, à l’heure du bilan semestriel (et en regardant un peu en arrière aussi), nous constatons une réalité un peu dérangeante : L’essentiel des levées de fonds effectuées (de séries A à C) se font sur des sociétés liées à l’univers techno dans le sens large du terme, environnementaux ou biotech et quasiment plus sur des entreprises du « monde traditionnel »
En revanche la partie M&A ne connaît pas le même sort.
A un moment où on se pose la question de la cherté de nos productions, et indépendamment de tous débats sur le coût réel salarial dans nos contrées, il faudrait véritablement agir rapidement pour permettre à ces PME de moderniser leurs outils de productions afin de demeurer compétitives et maintenir au maximum les emplois.
Un excellent interview de Monsieur Patrick Artus dans les Echos pose bien le problème général de désindustrialisation en France par exemple.
Leurs capacités d’endettement demeurant réduites en l’absence de renforcement de leurs fonds propres, et les fonds de private equity étant concentrés sur la recherche de la future Licorne et du dépassement du TRI de leurs rêves : la spirale est définitivement négative si une solution n’est pas apportée
Quelles pistes plausibles pour permettre d’orienter l’investissement vers ces sociétés ?
Une piste serait de véritablement soutenir les entreprises de crowdfunding afin qu’elles puissent axer la promotion de ce type d’entreprises auprès de la catégorie des épargnants qui ont envie d’investir dans des structures dont ils comprennent les métiers (et qui ne s’intéressent pas forcément à la technologie).
D’autant plus que cette catégorie (par son âge généralement) représente l’essentiel de l’épargne disponible
A noter que le Crowdlending apporte parfois des solutions à ces entreprises, mais le renforcement des fonds propres demeure une nécessité.
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