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Photo du rédacteurPierre Louis Amancic

Coronavirus et Startups : et demain ?

Les start-ups, habituées depuis des années à l’abondance du capital-risque, doivent aujourd’hui se préparer à faire face à des périodes de vaches maigres à venir.


En sommes nous si persuadés pour toutes ?


Les efforts déployés pour contenir la maladie ont certes entraîné en premier la paralysie du secteur des voyages, et les start-up, en particulier celles qui dépendent des secteurs du voyage et de l’hôtellerie, se sont les premières révélées vulnérables aux effets du virus.

Les investisseurs hésiteront en un premier à injecter des millions de dollars dans les entreprises, du moins pour l’instant, de sorte que les évaluations pourraient en pâtir. Le montant record de capitaux investis depuis deux ans ne sera certainement qu’un souvenir pour quelques temps.

Si les investisseurs tentent d’estimer l’impact du ralentissement des économies au sein de leurs portefeuilles de participations, les Startups ont immédiatement intégré qu’elles devront prouver très vite leur capacité à générer des revenus stables (au delà de comment elles auront vécu financièrement ce deuxième trimestre).

N’oublions pas que de nombreux fonds ces derniers mois ont closé d’importantes levées auprès de leurs LP’s et seront en mesure d’investir dans des entreprises, d’autant plus que les valorisations seront donc plus faibles.

Au sein de notre groupe (Eques Finance, Havila Partners et Ubiz.io), nous avons rapidement mis en place une task force pour à la fois anticiper (à nos yeux) l’attitude à brève échéance des investisseurs, et aussi répondre rapidement aux attentes des entreprises qui nous contactent.

Si la partie Seed Capital risque d’être la première victime à court terme (dans le sens où elle ne sera pas une priorité) et, à l autre bout de l’échelle, la partie des Series C/D (je pense ici principalement à l Europe et US) donnera certainement peu de licornes dans les mois à venir, nous voyons deux segments favorables et un continent particulier à suivre :

  • Les Series A/B ne perdront pas leur dynamisme car la crise actuelle permettra une meilleure visibilité des startups éligibles à ces fonds (notamment pour les raisons évoquées auparavant : passage de la crise et visibilité des cashflows). La capacité d’adaptation et la réaction d’un grand nombre de Startups en cette période est admirable de dynamisme.

  • Il va y avoir une véritable course à l’adossement et à la fusion. Le temps est à l’union avant de reprendre la compétition !

Nous intervenons tant en Europe que sur le continent Africain (zone UEMOA et CEMAC), et pensons que le continent Africain va surprendre pas sa capacité à maintenir une croissance soutenue par la lame de fonds de la croissance démographique. Seul bémol pour certains pays : espérer une stabilisation du baril de pétrole au dessus de 35$ (mais ici aussi, cela poussera à attirer les investissements pour avoir de moins en moins de dépendance)

En ce qui concerne l’Europe, après une semaine un peu ralentie par l’émotion légitime liée à cet évènement, depuis quelques jours nous sommes très sollicités tant par les investisseurs (que ce soit Family Offices, VC ou au sein de nos Club Deals) et une véritable force d’aller de l’avant transparait.

Evidemment, tous les pays Européens ne sortiront pas aussi facilement de cette crise. L’impact étant très variable d’un pays à l’autre (Ndlr : à ce jour de rédaction)

De nombreuses solutions sont imaginées et mises en place avec des structures mixtes equity/debts pour permettre une convergence des intérêts, et les demandes de rapprochements/adossements augmentent sensiblement.

Toute crise majeure permet l’émergence de nouveaux leaders et de nouvelles stratégies de développement qui tiennent compte du vécu.

Celle-ci ne dérogera pas à cette règle.

Pierre Louis Amancic

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